Lac du Der-Chantecoq - sites d'observation

 

Le lac du Der se situe entre les départements de la Marne et de la Haute-Marne, à environ 25 km au sud-est de Vitry-le François et 20 km au sud-ouest de Saint-Dizier. Il a été créé en 1974 pour réguler le cours de la Marne. C'est le plus grand lac artificiel de France (4800 ha). Il est classé en réserve de chasse et sa gestion est assurée par l'ONCFS. De par sa nature, le niveau d'eau fluctue énormément au cours de l'année. On distingue 2 périodes. En hiver et au printemps, le niveau augmente afin de limiter le débit de la rivière. En été et en automne, le niveau baisse suite à la restitution de l'eau dans la Marne. Une vidange décennale est également réalisée, le lac est alors pratiquement vide, la dernière a eu lieu en 2004. En été, il accueille de nombreux touristes venus pratiquer des activités nautiques. C'est la moins bonne saison pour l'ornithologie. Mais, dès septembre et la baisse du niveau jusqu'à mai où l'eau atteint son maximum, on peut y faire de magnifiques observations. Ma saison préférée reste néanmoins l'hiver. La visite complète du lac prend au minimum deux jours. La voiture est presque indispensable à cause des distances entre les différents sites. La longue-vue se révèle souvent très utile, étant donné les grandes distances et le faible nombre d'observatoires. Voici une sélection non exhaustive des sites d'observation :

 

 

Le bassin nord.

L'accès s'effectue à partir du village d'Arrigny en suivant les indications 'Port de Nuisement'. Après la sortie d'Arrigny, on longe la digue pour arriver au port. Le bassin nord est séparé du reste du lac par une digue et son niveau est souvent maintenu plus élevé. Il est donc intéressant (surtout en hiver) pour les canards plongeurs, grèbes, harles, macreuses, cygnes de Bewick et chanteurs, plongeons. Les observations s'effectuent depuis les digues qui sont ici réservées aux piétons et cyclistes. Les champs et bosquets le long de la route d'accès sont intéressants en automne et au printemps lors de la migration des passereaux (fringilles, tariers, bruants).

 

 

La presqu'île de Larzicourt.

A Arrigny, il faut suivre la direction Lac du Der. Après être entré dans la forêt, tourner à gauche direction 'presqu'île de Larzicourt'. On arrive à l'autre extrémité du bassin nord. J'ai déjà observé le butor étoilé dans la roselière. Lorsque le niveau d'eau est bas, on peut aussi aller à droite vers le point de mise à l'eau des barques de pêcheurs. On peut y observer grues, oies, canards, ardéidés en hiver, des limicoles sur les vasières en automne.

 

 

Les routes sur digue.

En continuant la route vers le sud, on arrive à une première portion de route qui passe sur la digue. La vue n'est pas très dégagée sur le lac, mais on peut observer les oiseaux dans quelques mares si on continue à marcher le long de la digue.

En poussant vers le sud on arrive sur la seconde portion de route sur digue. Celle-ci est plus longue et plus intéressante. A début la vue est bien dégagée sur une anse où l'on peut observer canards, oies, grues, ardéidés, limicoles. On est ici survolé par les grues et les oies, le matin lorsqu'elle quittent le lac pour aller vers les champs lorsqu'elle rentrent sur le lac.

 

On peut continuer à pied sur la digue vers le nord, on peut y entendre et parfois observer les rousserolles et gorgebleues dans la roselière. On a également une vue sur le gros chêne qui sert de dortoir pour des centaines de cormorans en hiver et de perchoir pour le faucon pèlerin et le pygargue à queue blanche en hiver. En continuant la route vers le sud, on peut continuer les observations tout le long. Près du bout, au printemps, on peut observer les radeaux qui sont installés pour favoriser la nidification des sternes pierregarin accompagnées de mouettes rieuses et goélands cendrés.

 

 

Le port de Chantecoq.

Au bout de la seconde portion de route sur digue, on arrive au parking du port de Chantecoq. Un grand observatoire y est installé, on peut y observer grues, oies, canards, limicoles de relativement près. Au printemps, les hirondelles rustiques nichent sous l'observatoire. On peut également observer sur la pointe de l'autre côté du chenal de mise à l'eau (ici pas d'observatoire donc longue-vue de rigueur).

 

 

Les étangs d'Outines-Arrigny (ou étangs satellites)

Juste en face du port de Chantecoq, un chemin de terre (souvent très boueux, prévoir des bottes) permet d'accéder à 2 étangs. Ce chemin est entouré de haies vives dans lesquelles on peut observer de nombreux passereaux. Les champs de part et d'autres peuvent être intéressants aussi. Au bout, avant d'entrer dans la forêt, bifurquer à droite vers l'observatoire de l'étang des Landres.

 

 

Celui-ci est vaste et comporte 2 étages (mieux vaut aller à l'étage pour avoir une meilleure vue). Le niveau d'eau est ici aussi très variable, mais lorsqu'il est suffisant, on peut y voir canards, foulques, grèbes, cygnes, ardéidés, martins-pêcheurs. L'observatoire permet de faire des observations rapprochées, j'y ai vu plusieurs fois un râle d'eau à la lisière de la roselière. Au printemps nichent les poules d'eau, cygnes tuberculés, grèbes huppés, canards colverts, ...

 

Pour accéder au deuxième étang, continuer le chemin dans la forêt (on peut y observer les espèces forestières courantes au passage), puis couper à travers la clairière vers l'observatoire. Celui-ci est beaucoup plus petit, on y tient à 3 ou 4 maximum. L'étang du Grand Coulon est presque toujours bien rempli. On y observe dans de bonnes conditions les mêmes espèces qu'à l'étang des Landres. L'observatoire est entouré par la roselière, ce qui permet des observations rapprochées.

 

 

Le port de Giffaumont

On y accède en poursuivant la route de ceinture du lac vers le sud puis l'ouest, après avoir traversé le village de Giffaumont-Champaubert. Ce port, le plus important sur le lac, n'est réellement intéressant qu'en hiver en dehors de l'afflux des touristes. Il peut alors y abriter quelques grèbes, harles voire plongeons. Et parfois quelques surprises comme ce juvénile de mouette de sabine que j'ai vu en 2004.

 

 

Le stade nautique.

En continuant la route vers le sud, peu après être entré dans la forêt, une petite route (panneau stade nautique) permet d'accéder au bout d'un bassin utilisé pour le ski nautique en été. Une route suit ce bassin et permet de bonnes observations principalement en hiver. Le niveau d'eau souvent élevé favorise le stationnement des canards plongeurs, grèbes, harles, plongeons. Au bout, on a une bonne vue sur le bassin sud.

 

 

Le bassin sud

Ce bassin, comme son homologue du nord, est isolé par une digue (accessible aux piétons et cyclistes) du reste du lac et bénéficie souvent d'un niveau d'eau élevé. On peut donc y observer à peu près les mêmes espèces. Un premier point de vue est possible depuis le stade nautique (décrit précédemment). On peut aussi observer à partir de la presqu'île de Champaubert (description ci-dessous) ou du port de Giffaumont.

 

 

La presqu'île de Champaubert

On y accède à partir du village de Braucourt situé au sud-est du lac. Un observatoire est aménagé sur la droite du parking en arrivant. Il permet d'observer une zone de quiétude où se rassemblent de nombreuses oies et grues en hiver. Il est aussi fréquent d'y observer sternes et guifettes en automne. Des rapaces (faucon pèlerin, balbuzard pêcheur) utilisent souvent les souches comme reposoir. Des limicoles fréquentent les vasières en automne. On peut continuer jusqu'au bout de la presqu'île où se dresse l'ancienne église du village englouti de Champaubert-aux-bois. De là, on bénéficie d'une vue très dégagée sur le lac où l'on peut observer canards, grèbes, harles, plongeons, grands cormorans... On peut aussi rejoindre la digue de séparation du bassin sud qui mène vers le port de Giffaumont.

 

 

Le site de la LPO Champagne-Ardenne fourmille d'informations sur le lac du Der et d'autres sites ornitho de cette région. On y trouve aussi un suivi de la migration des grues cendrées.