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    Cette semaine de randonnée m'a permis de visiter deux iles de l'archipel des Canaries : Tenerife et La Palma sur des chemins parfois accidentés, au milieu de paysages souvent grandioses entre mer et volcans.

     

    Le 4 mai

    Nous partons de Roissy à 1h30 du matin après 4h30 de retard et un changement d'aéroport, vive les charters !!!. Quatre heures plus tard, nous voici à Tenerife sud, aéroport Reina Sofia où nous attendent Fabien et Sandra qui nous guideront pour cette semaine de marche et découverte. Nous prenons la route vers Callao Salvaje sur la côte sud-ouest de l'ile, la plus touristique et la plus défigurée par les hôtels de bord de mer. Nous nous installons à l'hôtel Callao Garden et pouvons récupérer un peu de notre nuit de transport jusqu'à midi.

     

    Notre programme du jour est donc allégé et nous reportons au dernier jour la rando prévue. Nous partons juste pour un pique-nique sur une plage près du petit port de Puertito. Pour l'atteindre, nous marchons le long de la côte au milieu des figuiers de barbarie et autres euphorbes.

     

    Après ce déjeuner, puis sieste ou baignade selon chacun, nous prenons la route vers le port de Los Cristianos. Nous allons emprunter le ferry pour nous rendre sur l'ile de La Palma située à 3h de mer. Au fur et à mesure que le bateau s'éloigne, nous découvrons un panorama superbe sur Tenerife dominée par le pic du Teide. Nous passons également à proximité de l'ile de la Gomera.

     

    La traversée est aussi pour moi l'occasion d'observer les oiseaux marins; goélands et puffins qui accompagnent le bateau. Quelques globicéphales tropicaux (ou baleines pilotes) croisent aussi notre route. En début de soirée, nous arrivons à Santa Cruz de la Palma et prenons une route de montagne en direction de Los Llanos de Aridane. Nous passons la nuit aux appartamentos Dona Paquita.

     

     

    Le 5 mai

    Nous partons pour la Caldera de Taburiente. Il s'agit d'un immense cirque montagnard (l'un des plus grands du monde avec 9 km de diamètre) résultat de l'effondrement d'un volcan. Nous allons marcher toute la journée dans le Parc National. Nous partons de los Brecitos et débutons par une descente au milieu de la forêt de pins canariens. D'immense falaises nous entourent, elles culminent à plus de 2400 m d'altitude. Cette espèce endémique à 3 aiguilles (contre 2 à nos pins européens) a la particularité de résister aux feux de forêt et se regénerer après un incendie. Après la visite de la maison du parc, nous pique-niquons au bord d'une rivière où nous pouvons observer les lézards canariens au joli cou bleu.

     

    Nous poursuivons par la descente du barranco de las Angustias. Un barranco est un canyon créé par l'érosion d'une rivière. Le niveau d'eau étant suffisamment faible, Flavien décide que nous pouvons marcher dans le lit du torrent. Nous remontons un petit affluent d'eau ferrugineuse, qui donne une couleur orangée à son lit, jusqu'à la cascade de los colores. Elle aussi est teintée par le ruisseau. Notre progression ressemble parfois à du canyoning, nous devons faire quelques sauts et toboggans naturels. Nous observons également les formations de lave en coussinet résultant d'une éruption sous-marine. En fin d'après-midi, nous retrouvons nos véhicules et reprenons la route vers Los Llanos et passons la nuit aux appartamentos Dona Paquita.

     

     

    Le 6 mai

    Les minibus nous emmènent jusqu'au refuge d'El Pilar, début de notre balade du jour. Nous allons marcher sur la route des volcans qui constitue l'épine dorsale du sud de l'ile de la Palma. La mer de nuage a envahi la caldera de Taburiente, mais nous sommes au dessus. Le panorama est magnifique et nous pouvons apercevoir les iles de Tenerife et la Gomera émerger de la brume marine.

     

    Les cratères de la Cumbre Vieja se succèdent, nous offrant de magnifiques contrastes de couleur avec les pins Canariens et les genêts en fleur. Nous passons successivement près du hoyo negro (le trou noir), du Duraznero et du volcan Martin dont les dernières éruptions datent de 1949. Les différentes laves sont encore brutes, non encore colonisées par la végétation. Nous poursuivons notre descente dans la forêt et rejoignons le village de los Canarios.

     

    Nous reprenons les véhicules pour aller vers le sud sur le cratère du volcan Teneguia, la dernière éruption en date sur l'ile (1971). Il se trouve à l'extrémité sud de l'ile et les coulées de lave ont terminé leur course dans l'océan, elles sont maintenant couverte par les plantations de bananiers. Nous montons jusqu'au sommet où subsistent quelques fumeroles et odeurs de soufre. Nous avons une vue panoramique sur les marais salants, les plantations de bananes, les vignes et le volcan San Antonio. Puis, nous retrouvons nos véhicules, rentrons à Los Llanos et passons la nuit aux appartamentos Dona Paquita.

     

     

    Le 7 mai

    Aujourd'hui, nous allons suivre le chemin des crêtes qui dominent la caldera de Taburiente. Nous commençons par une montée qui nous conduit au Pico de la Nieve à 2239 m d'altitude. La vue sur la caldera est encore dégagée et nous offre un superbe panorama. Malheureusement, les nuages sont déjà en train d'y entrer et nous envahissent petit à petit. Nous allons jouer à cache-cache avec le brouillard tout au long de la journée, mais sans vraiment être perturbés, seule la vue restera bouchée.

     

    Nous poursuivons malgré tout et pouvons observer quelques-unes des fleurs emblématiques des lieux, violettes, giroflées et vipérine. Les sommets s'enchainent, le pico de la Cruz puis le Roque de los Muchachos, point culminant de l'ile du haut de ses 2426 m. Ici est installé un observatoire astronomique qui compte l'un des télescopes les plus grands au monde avec un miroir de 10,4 m de diamètre. Le panorama étant toujours bouché, nous reprenons les minibus en direction de Los Llanos pour faire nos sacs, puis partons vers Santa Cruz afin de prendre le ferry.

     

     

    Le 8 mai

    Notre ferry part à 2h30 du matin. Il y a peu de monde et je trouve une place dans un salon pour m'allonger et dormir quelques heures malgré la climatisation trop froide. Je me réveille au lever du jour lorsque le bateau quitte le port de la Gomera, le soleil est encore derrière Tenerife qui apparait en ombre chinoise. Puis il apparait derrière les montagnes et m'offre de jolies photos en contre-jour. Nous débarquons à los Cristianos et y prenons un excellent petit déjeuner dans une boulangerie française.

     

    Après avoir fait les courses, nous partons pour le massif du Teide. Nous faisons une pause au parador Canadas del Teide où nous admirons le sommet pris dans les nuages ainsi que los Roques, formations rocheuses issues des éuptions passées et érodées par le temps. Nous allons ensuite jusqu'au parking de la base du Teide à 2399 m d'altitude et commençons la randonnée. Nous marchons dans la montana blanca, appelée ainsi car elle est composée de pierre ponce de couleur claire issue d'une éruption du Teide. Le paysage est minéral, seuls des buissons de moutarde du Teide, à fleurs jaunes et quelques violettes poussent ici. Nous atteignons les oeufs du Teide, d'immense blocs de pierre issus des coulées de lave et pique-niquons avant d'entamer la montée finale.

     

    La dernière partie de l'ascension est plus raide. Le chemin est tracé en épingles à cheveux au milieu des genêts. Après une heure de marche, j'atteins le refuge altavista à 3260 m d'altitude. Il viens d'être rénové et est désormais chauffé. Nous profitons des derniers rayons de soleil avant de se réfugier à l'intérieur, la température baisse rapidement.

     

    Après le diner, nous profitons d'un magnifique spectacle sur la caldera. Les nuages vont et viennent au gré des vents et se colorent au fur et à mesure du coucher du soleil. L'ombre du Teide est projeté sur cet écran naturel, le panorama est grandiose. Il est ensuite l'heure de se coucher car un réveil matinal nous attend...

     

     

    Le 9 mai

    C'est donc à 4h du matin que le réveil sonne. Nous allons gravir les 460 m de dénivelé qui nous restent pour atteindre le sommet. Après un bon petit déjeuner, c'est par un temps glacial que nous entamons la montée à la lumière de nos frontales sous un magnifique plafond étoilé. Le jour se lève petit à petit et nous atteignons le sommet où le vent refroidit encore la température. L'horizon commence à rougeoyer, puis l'astre du jour émerge de la mer de nuages.

     

    Comme hier, l'ombre du Teide est projetée, cette fois juste sur l'ile de la Gomera. Nous découvrons aussi le cratère d'où les fumeroles et l'odeur de soufre nous rappellent que le volcan est encore actif.

     

    Nous ne nous éternisons pas, malgré le magnifique panorama et entamons la descente. Nous pouvons cette fois voir le chemin qui est taillé dans une coulée de lave. Après une bonne boisson chaude au refuge, nous poursuivons vers le bas en nous offrant une petite course sur les chemins sinueux. Nous arrivons rapidement sur la montana blanca et les oeufs du Teide avant de retrouver les véhicules après 1300 m de dégringolade. La vue sur le Teide est complètement dégagée et le 'toit' de l'Espagne se découpe sur un magnifique ciel bleu. Nous reprenons la route vers Callao Salvaje et passons la nuit à l'hôtel Callao Garden.

     

     

    Le 10 mai

    Pour ce dernier jour, nous allons faire le programme prévu le jour de notre arrivée. Nous partons donc vers le nord et la localité de Masca, un minuscule village de montagne que l'on atteint après une route émaillée de centaines de virages. Nous débutons la randonnée et descendons vers l'entrée d'une galerie souterraine. Celle-ci a été creusée dans la montagne pour y faire passer l'eau d'irrigation, on en compte de nombreuses sur Tenerife. Elle est correctement ventilée et ses 1200 m peuvent être parcourue à pieds. C'est donc à la lumière des frontales que nous faisons l'aller -retour dans ce boyau, les pieds dans l'eau.

     

    Après avoir retrouvé la lumière du jour, nous poursuivons notre descente pour rejoindre le bord de mer en empruntant un barranco. Ce canyon est profond de plusieurs centaines de mètres, un petit filet d'eau coule encore au fond. Il serpente jusqu'à une petite plage où nous pique-niquons et profitons de nos derniers rayons de soleil. Nous prenons le bateau qui nous amène au port de los Gigantes, une hideuse station balnéaire qui nous rappelle que les Canaries sont avant tout une destination de tourisme de plage, alors qu'à quelques kilomètres dans les terres on peut y découvrir ses véritables richesses.