Ce circuit de 2 semaines au Vénézuéla m'a permis de visiter plusieurs régions très différentes du pays; la cordillère des Andes, Ciudad Bolivar, la Gran Sabana et la côte Caraïbes.
Le 19 mars
Nous atterrissons à Caracas dans l'après-midi après un vol via Francfort. Le passage à l'immigration nous prend plus d'une heure. Nous sommes accueillis par notre guide Gérard, un Français expatrié depuis de nombreuses années. Nous montons vers Caracas et passons la nuit à l'hôtel Altamira.
Le 20 mars
Nous prenons un vol intérieur en direction de Mérida, la capitale des Andes Vénézuéliennes. Dès notre arrivée, nous embarquons à bord de 4x4 et entamons notre route dans les Andes. Après avoir traversé un forêt tropicale luxuriante, la végétation se raréfie au fur et à mesure que l'altitude augmente. Nous empruntons alors d'étroites pistes à flanc de montagne très impressionnantes.
Nous terminons les quelques centaines de mètres restantes à pied et arrivons à Los Nevados, un charmant village situé à 3400 m d'altitude. Nous logeons et dînons à la Posada Bella Vista.
Le 21 mars
Nous partons tôt pour une journée de randonnée prévue à dos de mulet. De mon côté, je choisis de partir à pied. Le chemin s'élève doucement et l'altitude rend la respiration difficile. J'adapte ma vitesse à mon rythme de respiration. Après avoir traversé des zones cultivées, nous traversons des zones boisées puis arrivons dans le Paramo, zone de végétation typique des hautes altitudes. Après le pique-nique, j'attaque la dernière portion la plus raide et arrive à l'Alto de la Cruz (4232 m) avec un début de mal de tête.
Le beau temps nous offre une vue dégagée, sauf sur le Pico Bolivar (le point culminant du pays à près de 5000 m) sur lequel s'accrochent les nuages. Nous pouvons néanmoins apercevoir furtivement le sommet et les neiges éternelles. Nous entreprenons la descente en direction de la 3ème station du téléphérique. Celui-ci, construit par une société Française, est le plus long et le plus haut du monde. Il comporte 4 tronçons et monte jusqu'au Pico Espejo à 4765 m sur un parcours de 14,5 km. Nous descendons les 3 premiers tronçons pour rentrer à Merida. Nous faisons une balade en ville et visitons la cathédrale ainsi que la place Bolivar. Nous passons la nuit à l'hôtel Mistafi.
Le 22 mars
En attendant notre vol vers Caracas, nous déambulons dans les rues étroites de Merida. Puis, nous retournons à Caracas où nous prenons un nouveau vol vers Ciudad Bolivar via Puerto Ordaz. Nous arrivons en fin de soirée et nous installons à l'hôtel La Cumbre.
Le 23 mars
Je me lève tôt pour observer les nombreux oiseaux dans le jardin de l'hôtel. Je n'ai pas choisi l'option payante du survol du Salto Angel (la plus haute chute d'eau du monde) et nous partons avec Gérard et 4 autres personnes visiter la ville. Nous nous promenons sur la très colorée place Bolivar, visitons le palais du gouvernement et la cathédrale. Bolivar est ici (comme dans tous le pays) une idôle placée dans le coeur des Vénézuéliens en deuxième position juste après Dieu. Chaque ville ou village du pays se doit d'avoir une place Bolivar avec en bonne place un buste ou une statue du Libérateur de l'Amérique du Sud.
Nous continuons notre balade sur les bords de l'Orénoque. Nous traversons le marché aux poissons et ses étals où se côtoient piranhas, lau-lau et poissons chats pêchés dans le grand fleuve. Nous déjeunons dans un restaurant surplombant les eaux. Nous rentrons à l'hôtel entassés à 7 dans un vieux taxi américain. Après la sieste, nous repartons vers le bord du fleuve où nous retrouvons le reste du groupe. Nous prenons le bateau pour une balade sur l'Orénoque. Nous passons sous le seul pont qui l'enjambe et qui ressemble au Golden Gate de San Francisco. Nous observons quelques oiseaux (hérons, aigrettes, sternes) et aussi des dauphins d'eau douce. Ces derniers sont de couleur rose et grise, nous ne les voyons que très furtivement lorsqu'il viennent respirer. Nous rejoignons la rive et débarquons au milieu d'une fête religieuse, nous sommes en effet au début de la Semaine Sainte qui précède Pâques. Nous passons la nuit à l'hôtel La Cumbre.
Le 24 mars
Nous quittons Ciudad Bolivar vers le Sud. Nos minibus traversent un paysage de savane assez sèche à cette époque. Nous faisons une pause à El Callao, la ville des mines d'or. Nous visitons une mine artisanale creusée dans le rocher à la main à l'aide de barres à mine. Les différentes galeries suivent les filons aurifères. Nous assistons ensuite à l'extraction du métal précieux à l'aide de mercure. Nous visitons également quelques boutiques où nous pouvons prendre en main une grosse pépite. Après déjeuner, nous continuons notre route. La végétation devient de plus en plus dense. Nous passons sur un pont Eiffel pour traverser le rio Cuyuni et passons à côté du bagne d'El Dorado célèbre pour avoir abrité quelques temps Papillon. Nous nous arrêtons pour dîner à Las Claritas, une ville minière qui dégage une véritable ambiance de Far West. D'antiques voitures américaines défilent dans l'unique rue.
Nous poursuivons la route et montons vers la Gran Sabana. Cette région (la Grande Savane en Français) est considérée comme l'une des plus anciennes de la planète. Le socle précambrien a été aplani et érodé par l’eau et le vent, jusqu’à former une immense plaine d’où émergent d’imposants reliefs tabulaires appelés Tepuis. Nous arrivons en fin de soirée dans une campement surpeuplé à Kamoiran. En effet, les Vénézuéliens sont en congés pour cette Semaine Sainte et ils sont nombreux à venir passer cette période dans la Gran Sabana.
Le 25 mars
Nous traversons la Gran Sabana et sa végétation rabougrie, seulement quelques parcelles de forêt subsistent. Partout, les Vénézuéliens ont installé leurs tentes et barbecues. Nous partons visiter les cascades de la Gran Sabana. Tout d'abord Kawi Meru où nous pouvons nous baigner dans la piscine naturelle. Puis, la chute de Kama Meru est beaucoup plus haute. Nous descendons observer la cascade d'en bas. Nous nous arrêtons pour déjeuner à San Fernando de Yuruani, petit village indien.
Nous continuons vers la rivière de Jaspe. Le lit de ce cours d'eau, situé au milieu d'une dense forêt, est constitué sur une centaine de mètres de jaspe, une pierre semi-précieuse de couleur rouge. A l'entrée du site, deux jeunes militaires en arme veillent. Nous prenons des 4x4 qui nous conduisent vers Paratepuy de Roraima, un petit village indien Pémon situé au pied de la chaîne du Roraima (qui marque la frontière avec le Brésil et le Guyana). La piste est particulièrement défoncée et nous traversons les rivières à gué ou sur d'improbables ponts en bois. La vue sur les tépuis au soleil couchant est magnifique. Nous installons les tentes et nous couchons après un dîner bien arrosé de rhum Santa Teresa.
Le 26 mars
Nous nous levons tôt pour profiter du lever du soleil derrière le mont Roraima. Nous ne regrettons pas car le spectacle est vraiment magnifique. Nous reprenons les pistes de la veille pour aller prendre le petit déjeuner à San Fernando de Yuruani. Nous faisons une pause pour nous laver dans un torrent en compagnie de nombreux vénézuéliens. Nous reprenons la route puis une piste en direction de Aponwao.
Après un rapide déjeuner, nous partons pour une randonnée de 2h30 guidés par une indienne Pémone. Il se fait tard et nous marchons rapidement à travers la savane puis nous descendons au bord d'une rivière et atteignons la chute de Chinak Meru, une impressionnante chute d'eau au débit important derrière laquelle le soleil commence à se coucher. Nous remontons au sommet de la cascade et prenons une pirogue pour rentrer à Aponwao. Nous reprenons la piste pour atteindre Kavanayen et passons la nuit dans un gîte simple mais confortable.
Le 27 mars
Nous partons visiter à pied le joli village de Kavanayen, bâti autour d'une mission chrétienne. Toutes les maisons sont construites dans le même style, en pierre du pays. Après un copieux petit déjeuner, nous reprenons la piste puis la route vers le nord. Nous faisons un arrêt à Araimatepuy (littéralement, la montagne des araignées) dans un village d'indiens Pémones réfugiés du Guyana. Nous sommes accueillis par Lady Berenice qui nous guide à travers les plantations de manioc et de coton, près d'une rivière ou se baignent une multitude d'enfants. Elle nous fait une démonstration de filage du coton qui leur sert à tisser leurs superbes hamacs. Le manioc est ici utilisé pour fabriquer la cassave, une espèce de fine galette que l'on vend sous forme de grands disques partout dans la région. Nous poursuivons vers le nord et nous passons la nuit à l'hôtel la Reina à Guasipati.
Le 28 mars
Nous continuons vers le nord et atteignons Puerto Ordaz où nous traversons l'Orénoque sur une barge. Nous poursuivons en direction du delta du grand fleuve en passant par Uracao. Nous traversons de vastes étendues herbeuses imbibées d'eau, les Llanos du delta. De nombreux oiseaux (hérons, jacanas, aigrettes...) y ont élu domicile. Nous arrivons à Boca de Uracao où nous déjeunons. Nous sommes au bord d'un bras de l'Orénoque envahi par endroit de jacinthes d'eau à travers lesquelles les bateaux ont du mal à se faufiler. Nous montons à bord d'une grande pirogue et entrons dans le delta de l'Orénoque. Notre embarcation file à grande vitesses au milieu de ce large bras du fleuve, bordé par une jungle impénétrable, parfois percée par les villages des indiens Waraos.
Nous arrivons à Ubanoco, le campement où nous passerons 2 nuits. Le gîte vient d'être refait et nous disposons de grandes chambres sans fenêtres mais comportant des moustiquaires. Ici, pas d'électricité, nous nous éclairerons avec des lampes à pétrole. Nous partons pour une première balade dans les canaux du delta et observons la faune locale, singes capucins et hurleurs et de nombreux oiseaux; aigrettes, martin-pêcheurs, perroquets et le fameux hoatzin huppé, un oiseau d'origine préhistorique. Au retour, nous essuyons la première averse du circuit. Nous dînons et passons la nuit à Ubanoco.
Le 29 mars
Nous sommes réveillés par les animaux, notamment de nombreuses amazones, une espèce de grand perroquet vert. Je fais un tour pour observer les oiseaux autour du campement, puis nous partons pour la journée dans le delta. Notre grosse pirogue nous conduit dans un village Waraos où nous 'louons' des petites pirogues locales avec chauffeur. Nous montons deux par deux dans ces embarcations avec difficulté, étant donné leur faible largeur et leur stabilité très précaire. Nous avançons en silence dans les petits bras du delta. Le niveau de l'eau est à moins de 5 cm du bord de la pirogue, il ne faut pas bouger de peur de chavirer !! Finalement, nous arrivons tous à bon port et débarquons dans la jungle.
On nous a fourni des bottes qui nous sont bien utiles dans ce milieu détrempé. Les indiens Waraos qui nous accompagnent sont eux à pieds nus. Ils ouvrent le chemin à l'aide de machettes et abattent des palmiers desquels ils extraient le coeur que nous dégustons sur place. Nous continuons notre chemin et marchons tous à côté d'un serpent venimeux sans nous en apercevoir. Il sera achevé par nos guides qui nous dénichent également un scorpion. Si l'on y ajoute les troncs des arbres revêtus d'épines de 10 cm de long, il ne fait pas bon traîner dans le coin. Pourtant, c'est ici que les Waras trouvent de quoi vivre. Ils nous en donnent la preuve en grimpant au sommet d'un arbre (à mains et pieds nus) et en décrochant de longues cosses. Celles-ci renferment des fruits qui contiennent une eau parfaitement potable. Les étuis servent à fabriquer de jolis chapeaux que revêtent les deux benjamins du groupe.
Nous retournons à nos pirogues, puis à notre grand bateau et partons pique-niquer sur une grande case sur pilotis. Nous sommes bien heureux d'être à l'abri car une forte averse tropicale se déclenche. Nous tentons de pêcher des piranhas dans le fleuve mais n'avons que très peu de réussite. Nous reprenons la navigation et croisons des dauphins d'eau douce dont un nous gratifie d'une belle cabriole hors de l'eau. Nous faisons un arrêt dans un village Warao dont les cases ne sont constituées que d'un toit (sans murs). Nous assistons à une démonstration de tissage à l'aide des fibres du Moriche, un palmier du delta. En route, Gérard nous fait une démonstration de magie avec une gousse de cacao d'eau qu'il transforme en une magnifique fleur. Nous rentrons au campement en fin de journée tout en observant la faune. Nous passons la nuit à Ubanoco
Le 30 mars
Le lever de soleil est superbe et nous quittons à regret cet endroit magnifique et regagnons Boca de Uracao en pirogue. Nous retrouvons nos minibus et partons vers la cordillère côtière et la ville de Caripe. Cette localité est réputée pour sa grotte El Guacharo qui renferme une colonie d'oiseaux nocturnes, les guacharos des cavernes. Ceux-ci ne sortent que la nuit pour aller se nourrir de fruits parfois à plusieurs dizaines de km. Nous visitons la grotte non éclairée pour ne pas effrayer ses habitants qui se révèlent néanmoins très bruyants. Le sol est rendu glissant par leurs déjections dont se nourrissent les rats. Si on y ajoute les ombres des stalactites et stalagmites, tout cela est très impressionnant. Nous y retournons au crépuscule pour assister au spectacle de la sortie des oiseaux. Le bruit est encore plus fort, nous nous sommes positionnés à l'entrée de la grotte et voyons les centaines d'oiseaux partant se nourrir. Nous passons la nuit au Pueblo Pequeno dans de véritables petits appartements.
Le 31 mars
Nous commençons la journée par la visite d'une plantation de café (celles-ci sont très nombreuses dans la région). Nous découvrons les caféiers en fleurs ainsi que toute les étapes permettant d'arriver au café torréfié. Nous reprenons notre route à travers la cordillère et descendons vers la côte Caraïbe. Nous atteignons Santa Fe dans le parc national de Mochima et nous installons à la posada Bahia del Mar, tenue par un couple franco-québecquois. Nous ne pouvons résister longtemps à l'appel de la mer et nous baignons. Ensuite, nous partons en bateau vers les îles qui émergent dans le parc.
En route, nous nous retrouvons au coeur d'un magnifique spectacle. Ayant repéré un banc de poissons, des dizaines d'oiseaux (fous et pélicans) plongent et replongent dans l'eau. Ils sont accompagnés par de nombreux dauphins, eux aussi attirés par la promesse d'un bon repas. Nous faisons une pause sur une petite île habitée par quelques iguanes et nous baignons encore. Nous rentrons, assistons au coucher de soleil et passons la nuit à la posada Bahia del Mar.
Le 1er avril
Une journée effectivement très 'poisson'. Nous partons pour la journée dans le parc de Mochima. Nous avons emmené palmes, masques et tubas et nous nous arrêtons sur 4 sites afin d'y observer la faune et la flore sous-marine. Nous découvrons quantités de poissons et coraux plus beaux et colorés les uns que les autres. Nous faisons une pause pique-nique sur une île déserte au bord d'une plage de sable blanc. L'île est recouverte de plantes épineuses et de grands cactus. Le troisième site nous offre une autre surprise, des bulles de gaz s'échappent du fond et viennent nous chatouiller le ventre.
Le 2 avril
Nous nous levons tôt car nous devons rejoindre Caracas pour notre vol retour. Nous faisons donc 7 heures de route vers l'immense capitale bâtie dans une vallée. De nombreux bidonvilles multicolores sont construits sur les pentes les plus abruptes. Nous rentrons vers Paris via Francfort.